Les Tuatha dé Danann ou Tribu de la Déesse Dana, sont selon la légende, la race qui habita l’Irlande avant l’arrivée des Milésiens(les ancêtres des Irlandais actuels).
Les mythologistes s’entendent pour dire qu’ils étaient, en fait, les dieux du paganisme irlandais, que les chrétiens réduisirent à des héros.
Ils vinrent d’un pays nordique où ils avaient quatre cités – Findias, Gorias, Murias et Falias.
(Mythes et légendes d’Irlande, Ronan Coghlan).
Ils amenèrent avec eux à Érin(nom celtique de l’Irlande), les quatre possessions les plus précieuses au monde :
De Findias, l’invincible épée du roi Nuada.
Représentant l’élément air, la direction de l’est et le printemps.
Cette épée avait le pouvoir de terrasser tous ses ennemis, et aucun ne pouvait y échapper ou survivre.
De Gorias, la Lance magique du dieu Lug.
Représentant l’élément feu.
Cette lance avait la faculté de trouver toujours sa cible.
De Murias, le Chaudron magique du dieu Dagda.
Représentant l’élément eau.
Ce chaudron nourrissait tout homme sans jamais se vider, il avait aussi le pouvoir de ressusciter les morts qui y étaient plongés.
De Falias, la Lia Fáil ou pierre de la destiné (la Pierre de Fal).
Propriété commune à tous les dieux.
Représentant l’élément terre.
C’est le symbole de la souveraineté : dès que le roi légitime la touchait, la pierre criait si fort qu’on l’entendait jusque dans les régions les plus lointaines, afin que chacun sache qu’un nouveau roi régnait.
Les Dananns étaient de loin les dieux les plus puissants qui abordèrent l’île. Ils atteignirent les côtes d’Érin le premier jour de mai, jour de Beltan ( Beltaine), peu après ils durent faire face aux Fir Bolg*, peuple présent sur l’île.
Ils livrèrent combat dans la plaine de Mag Tured pendant plusieurs jours sans que jamais l’une ou l’autre des tribus n’arriva à prendre le dessus.
Au bout de trente assauts sanglant, le roi Nuada, chef des Dananns, envoya ses messagers à Eochaid, chef des Fir Bolg, afin de proposer un combat entre dix des plus grands guerriers de chaques camps qui déterminerait la victoire pour l’une ou l’autre des tribus, sans pour autant sacrifier des milliers d’hommes inutilement.
Pendant quatre jours et quatre nuits les plus braves livrèrent bataille. Celle-ci se déroula de façon équitable puisque les Dananns avaient décidé de ne pas avoir recours en leur armes magiques.
Le quatrième jour les Fir Bolg attaquèrent avec une force et une fureur nouvelle. D’un unique coup d’épée l’un d’eux trancha la main du roi Nuada. Les Dananns voulurent battre en retraite, mais Nuada lui-même les en dissuada. Malgré son handicap, il se jeta à corps perdu dans la bataille encourageant les Dananns à en faire autant. Les cris de la bataille résonnaient dans l’île toute entière, le roi Eochaid tomba.
Fair-play, le roi Nuada, offrit à ses vaillants adversaires une des provinces* de leur choix. Ce fut le Connacht .
Ainsi prend fin la bataille de Mag Tured,
Ainsi commence le règne des Dananns sur l’Irlande…
Le roi Nuada ayant abdiqué à cause de son infirmité, le trône était donc vacant. Les dieux tinrent conseil à Tara* pour décider de la conduite à tenir.
Ils décidèrent enfin de nommer Bress à leur tête. En effet celui-ci était de sang noble puisque que sa mère était une Dananns, mais son père n’était autre que Balor, roi des Fomoires*. Ils pensaient que ce choix apaiserait ces montres. Ils allèrent même jusqu’à offrir la main de la princesse Brigit, fille du dieu Dagda, père de tous les hommes.
Le mariage eut lieu à Tara en même temps que le couronnement. Au même instant Cian, fils du divin guérisseur Diancecht, épousait Ethnea, fille de Balor.
Mais Lia Fáil, pierre magique resta muette lorsque le nouveau roi fut élu.
Bress, une fois couronné, montra son vrai visage. Il asservit les Dananns sans aucune exception, pendant sept longues années.
Diancecht ne pouvant rester insensible à la douleur de son peuple, rechercha l’ancien roi Nuada. Par ses pouvoirs il réussit à donner au roi une nouvelle main en argent. Le roi Nuada, que plus rien n’empêchait de régner de nouveaux récupéra son trône avec l’aide des Dananns. Cependant Bress jura de se venger, et dès lors la guerre fut déclarée.
Lugh, fils de Cian et d’Ethnea, petit-fils de Diancecht et de Balor, vint à Tara proposer ses services et son aide au roi Nuada. D’abord méfiant à cause des ses origines, le roi lui fit passer plusieurs épreuves qui suffirent à prouver sa bravoure et sa loyauté envers les Dananns.
Sept ans plus tard, un matin, veille de la fête de Samain, la déesse Morrigane, arriva porteuse de nouvelles inquiétantes. Les Fomoires étaient prêts à attaquer.
La bataille eut lieu dans la plaine de Mag Tured, exactement trois fois dix ans après la bataille contre les Fir Bolg, le 1er novembre, jour de Samain.
Les Dananns livrèrent combat avec pour seule protection leurs boucliers de bronze, vêtus de leur tunique de soie fine. La bataille fit rage, et les guerriers des deux camps tombaient. Mais contrairement au Fomoires qui restaient au sol, les Dananns eux revenaient au combat chaque matin en pleine santé, porteurs d’épées intactes.
En effet le dieu Diancecht avait crée une source magique qui ramenait à la vie les Dananns morts au combat, tandis que Goibniu, le dieu forgeron, réparait les lances, épées, massues, haches, et frondes brisées.
Mais bientôt les Fomoires découvrirent le secret de leur ennemi et par ruse réussirent à boucher la source magique, puis ils lancèrent une dernière attaque face aux Dananns.
Lors de cette bataille décisive le roi Nuada tomba, tuer par Balor en personne. Lugh se précipita alors pour défier son grand-père.
Entouré de ses maîtres d’armes, Balor s’arrêta à distance du dieu Soleil, et désigna son œil magique qu’il avait tenu fermé jusqu’alors. Alors ses hommes entreprirent d’ouvrir l’œil maléfique dont la puissante pourrait ainsi détruire l’armée ennemie en entier. Lugh savait que Érin elle-même risquait d’être ravagée ou engloutie s’il n’arrivait pas à détruire Balor. Il sortit alors sa fronde, et au moment où l’œil s’ouvrait complètement, il tira. Le projectile s’échappa de la fronde à la vitesse de l’éclair et Balor n’eut pas le temps de voir son ennemi que déjà il s’écroulait mort sur le sol.
La fin du roi Fomoire sonna la fin de la bataille. Les démons reculèrent alors jusqu’à la mer, pour ne plus jamais revenir.
Le roi Nuada ayant péri au combat, Lugh, le dieu Soleil, fut désigné pour lui succéder sur le trône royal.
Ainsi prend fin la seconde bataille de Mag Tured,
Ainsi continua paisible, le règne des dieux…
Mais un jour des vaisseaux inconnus apparurent à l’horizon. Ces visiteurs n’étaient ni divins, ni monstrueux. C’étaient les premiers hommes. Des mortels !
En voyant la beauté d’Érin, ils décidèrent de s’y installer. Les Dananns qui ne les avaient pas vus venir prirent peur en les voyant aux portes de Tara. Ainsi ils demandèrent aux mortels de leur donner un peu de temps pour se préparer au combat. Ceux-ci acceptèrent et regagnèrent leurs navires. Alors les Dananns jetèrent des sorts afin qu’une tempête s’abatte sur les pauvres mortels. Mais les hommes tinrent bond, et finirent par débarquer de nouveau sur l’île le jour fixé pour la bataille.
Les troupes se rencontrèrent, et le combat commença. Quand les rois dananns furent abattus, les hommes surent que la victoire leur était acquise.
Soudain un souffle de vent chaud balaya le champ de bataille et un brouillard épais descendit. Dans l’ignorance de leur sort, les Milésiens* apeurés se tinrent immobiles et, quand la brume se dissipa, il ne restait plus trace des Dananns.
Puis le druide Amergin qui avait conduit ces hommes jusque là dit :
- "Ne croyez pas que les Dananns se soit retirés d’Érin. Certes, quelque uns sont bel et bien partis au large, sur l’île enchantée de Tir na n’Og*, mais la plupart sont restés à Érin. Ils sont désormais nos voisins, même si l’œil humain ne saurait les distinguer. Ils se cachent au fond des grottes et derrière les collines, dans les lacs, les rivières et les torrents et jusqu’au faîte des vieux arbres. Les dieux dananns habitent à présent la sidhe*, la montagne enchantée, ils se sont changés en farfadets et autres créatures fabuleuses. Mais ne vous y trompez pas ! Même si ces lutins vous semblent minuscules, ils ont conservé tout leur pouvoir. Ils peuvent changer le sort de chacun d’entre nous à volonté. Nous devons donc vivre en paix avec eux."
Ainsi prend fin le règne des Dananns,
Pourtant leur présence n’a jamais été réfutée...
Glossaire
Tous les mots suivis d’un astérisque " * ", sont expliqués ci dessous.
Érin, désormais appelée Irlande ou Eire, a porté pas moins de quatorze noms. D’abord Terre des forêts, elle devint ensuite Inis Ealga qui signifie Terre des nobles ; mais son nom changea rapidement pour devenir Terre du bout du monde, puis Champs du destin. Enfin elle finit par prendre le nom des dieux ou des peuples qui s’y installèrent : elle devint Érin en l’honneur de l’immortelle déesse, et Irlande en l’honneur d’Ir, premier mortel qui y fut enterré.
Fir Bolg, race d’habitants légendaires d’Irlande, qui habitèrent le pays avant les Tuatha dé Dananns. Ils pourraient représenter la population préceltique véritable du pays.
Les Fomoires[/i], race de démons qui avaient leurs quartiers généraux sur l’île Tory. Ils combattirent les différents peuples qui se succédèrent sur l’île d’Érin. Certains d’entre eux n’avaient qu’une seule main et un seul pied. Le sens de leur nom est peut-être donné par le préfixe fo, "sous", et une racine signifiant quelque chose comme "démon".
Milésiens, le terme que l’on applique aux habitants gaéliques d’Irlande, les derniers envahisseurs du pays avant les temps historiques.
Provinces, il existait cinq provinces en Irlande : le Connacht, l’Ulster, le Munster du Nord, le Munster du Sud, et le Leinster. Toutes étaient dirigées par un roi, qui dépendait lui-même de l’autorité suprême du roi des Rois qui siégeait à Tara.
Sidhe, terre des fées.
Tara, colline au centre de l’Irlande, à l’origine un lieu de sépulture. Une allée couverte datant de 2100 av. JC y a été découverte. Elle devint à son heure un lieu de résidence royale. Selon les auteurs du moyen-âge, se tenait là le siège du roi suprême aux temps anciens. Elle peut avoir été considérée comme un bastion (ouvrage fortifié formant saillie) contre les forces de l’autre monde.
Tir na n’og, le pays de la jeunesse. Dans ce pays l’on était censé rester jeune éternellement. Il se trouvait quelque part dans l’Atlantique.
Les mythologistes s’entendent pour dire qu’ils étaient, en fait, les dieux du paganisme irlandais, que les chrétiens réduisirent à des héros.
Ils vinrent d’un pays nordique où ils avaient quatre cités – Findias, Gorias, Murias et Falias.
(Mythes et légendes d’Irlande, Ronan Coghlan).
Ils amenèrent avec eux à Érin(nom celtique de l’Irlande), les quatre possessions les plus précieuses au monde :
De Findias, l’invincible épée du roi Nuada.
Représentant l’élément air, la direction de l’est et le printemps.
Cette épée avait le pouvoir de terrasser tous ses ennemis, et aucun ne pouvait y échapper ou survivre.
De Gorias, la Lance magique du dieu Lug.
Représentant l’élément feu.
Cette lance avait la faculté de trouver toujours sa cible.
De Murias, le Chaudron magique du dieu Dagda.
Représentant l’élément eau.
Ce chaudron nourrissait tout homme sans jamais se vider, il avait aussi le pouvoir de ressusciter les morts qui y étaient plongés.
De Falias, la Lia Fáil ou pierre de la destiné (la Pierre de Fal).
Propriété commune à tous les dieux.
Représentant l’élément terre.
C’est le symbole de la souveraineté : dès que le roi légitime la touchait, la pierre criait si fort qu’on l’entendait jusque dans les régions les plus lointaines, afin que chacun sache qu’un nouveau roi régnait.
Les Dananns étaient de loin les dieux les plus puissants qui abordèrent l’île. Ils atteignirent les côtes d’Érin le premier jour de mai, jour de Beltan ( Beltaine), peu après ils durent faire face aux Fir Bolg*, peuple présent sur l’île.
Ils livrèrent combat dans la plaine de Mag Tured pendant plusieurs jours sans que jamais l’une ou l’autre des tribus n’arriva à prendre le dessus.
Au bout de trente assauts sanglant, le roi Nuada, chef des Dananns, envoya ses messagers à Eochaid, chef des Fir Bolg, afin de proposer un combat entre dix des plus grands guerriers de chaques camps qui déterminerait la victoire pour l’une ou l’autre des tribus, sans pour autant sacrifier des milliers d’hommes inutilement.
Pendant quatre jours et quatre nuits les plus braves livrèrent bataille. Celle-ci se déroula de façon équitable puisque les Dananns avaient décidé de ne pas avoir recours en leur armes magiques.
Le quatrième jour les Fir Bolg attaquèrent avec une force et une fureur nouvelle. D’un unique coup d’épée l’un d’eux trancha la main du roi Nuada. Les Dananns voulurent battre en retraite, mais Nuada lui-même les en dissuada. Malgré son handicap, il se jeta à corps perdu dans la bataille encourageant les Dananns à en faire autant. Les cris de la bataille résonnaient dans l’île toute entière, le roi Eochaid tomba.
Fair-play, le roi Nuada, offrit à ses vaillants adversaires une des provinces* de leur choix. Ce fut le Connacht .
Ainsi prend fin la bataille de Mag Tured,
Ainsi commence le règne des Dananns sur l’Irlande…
Le roi Nuada ayant abdiqué à cause de son infirmité, le trône était donc vacant. Les dieux tinrent conseil à Tara* pour décider de la conduite à tenir.
Ils décidèrent enfin de nommer Bress à leur tête. En effet celui-ci était de sang noble puisque que sa mère était une Dananns, mais son père n’était autre que Balor, roi des Fomoires*. Ils pensaient que ce choix apaiserait ces montres. Ils allèrent même jusqu’à offrir la main de la princesse Brigit, fille du dieu Dagda, père de tous les hommes.
Le mariage eut lieu à Tara en même temps que le couronnement. Au même instant Cian, fils du divin guérisseur Diancecht, épousait Ethnea, fille de Balor.
Mais Lia Fáil, pierre magique resta muette lorsque le nouveau roi fut élu.
Bress, une fois couronné, montra son vrai visage. Il asservit les Dananns sans aucune exception, pendant sept longues années.
Diancecht ne pouvant rester insensible à la douleur de son peuple, rechercha l’ancien roi Nuada. Par ses pouvoirs il réussit à donner au roi une nouvelle main en argent. Le roi Nuada, que plus rien n’empêchait de régner de nouveaux récupéra son trône avec l’aide des Dananns. Cependant Bress jura de se venger, et dès lors la guerre fut déclarée.
Lugh, fils de Cian et d’Ethnea, petit-fils de Diancecht et de Balor, vint à Tara proposer ses services et son aide au roi Nuada. D’abord méfiant à cause des ses origines, le roi lui fit passer plusieurs épreuves qui suffirent à prouver sa bravoure et sa loyauté envers les Dananns.
Sept ans plus tard, un matin, veille de la fête de Samain, la déesse Morrigane, arriva porteuse de nouvelles inquiétantes. Les Fomoires étaient prêts à attaquer.
La bataille eut lieu dans la plaine de Mag Tured, exactement trois fois dix ans après la bataille contre les Fir Bolg, le 1er novembre, jour de Samain.
Les Dananns livrèrent combat avec pour seule protection leurs boucliers de bronze, vêtus de leur tunique de soie fine. La bataille fit rage, et les guerriers des deux camps tombaient. Mais contrairement au Fomoires qui restaient au sol, les Dananns eux revenaient au combat chaque matin en pleine santé, porteurs d’épées intactes.
En effet le dieu Diancecht avait crée une source magique qui ramenait à la vie les Dananns morts au combat, tandis que Goibniu, le dieu forgeron, réparait les lances, épées, massues, haches, et frondes brisées.
Mais bientôt les Fomoires découvrirent le secret de leur ennemi et par ruse réussirent à boucher la source magique, puis ils lancèrent une dernière attaque face aux Dananns.
Lors de cette bataille décisive le roi Nuada tomba, tuer par Balor en personne. Lugh se précipita alors pour défier son grand-père.
Entouré de ses maîtres d’armes, Balor s’arrêta à distance du dieu Soleil, et désigna son œil magique qu’il avait tenu fermé jusqu’alors. Alors ses hommes entreprirent d’ouvrir l’œil maléfique dont la puissante pourrait ainsi détruire l’armée ennemie en entier. Lugh savait que Érin elle-même risquait d’être ravagée ou engloutie s’il n’arrivait pas à détruire Balor. Il sortit alors sa fronde, et au moment où l’œil s’ouvrait complètement, il tira. Le projectile s’échappa de la fronde à la vitesse de l’éclair et Balor n’eut pas le temps de voir son ennemi que déjà il s’écroulait mort sur le sol.
La fin du roi Fomoire sonna la fin de la bataille. Les démons reculèrent alors jusqu’à la mer, pour ne plus jamais revenir.
Le roi Nuada ayant péri au combat, Lugh, le dieu Soleil, fut désigné pour lui succéder sur le trône royal.
Ainsi prend fin la seconde bataille de Mag Tured,
Ainsi continua paisible, le règne des dieux…
Mais un jour des vaisseaux inconnus apparurent à l’horizon. Ces visiteurs n’étaient ni divins, ni monstrueux. C’étaient les premiers hommes. Des mortels !
En voyant la beauté d’Érin, ils décidèrent de s’y installer. Les Dananns qui ne les avaient pas vus venir prirent peur en les voyant aux portes de Tara. Ainsi ils demandèrent aux mortels de leur donner un peu de temps pour se préparer au combat. Ceux-ci acceptèrent et regagnèrent leurs navires. Alors les Dananns jetèrent des sorts afin qu’une tempête s’abatte sur les pauvres mortels. Mais les hommes tinrent bond, et finirent par débarquer de nouveau sur l’île le jour fixé pour la bataille.
Les troupes se rencontrèrent, et le combat commença. Quand les rois dananns furent abattus, les hommes surent que la victoire leur était acquise.
Soudain un souffle de vent chaud balaya le champ de bataille et un brouillard épais descendit. Dans l’ignorance de leur sort, les Milésiens* apeurés se tinrent immobiles et, quand la brume se dissipa, il ne restait plus trace des Dananns.
Puis le druide Amergin qui avait conduit ces hommes jusque là dit :
- "Ne croyez pas que les Dananns se soit retirés d’Érin. Certes, quelque uns sont bel et bien partis au large, sur l’île enchantée de Tir na n’Og*, mais la plupart sont restés à Érin. Ils sont désormais nos voisins, même si l’œil humain ne saurait les distinguer. Ils se cachent au fond des grottes et derrière les collines, dans les lacs, les rivières et les torrents et jusqu’au faîte des vieux arbres. Les dieux dananns habitent à présent la sidhe*, la montagne enchantée, ils se sont changés en farfadets et autres créatures fabuleuses. Mais ne vous y trompez pas ! Même si ces lutins vous semblent minuscules, ils ont conservé tout leur pouvoir. Ils peuvent changer le sort de chacun d’entre nous à volonté. Nous devons donc vivre en paix avec eux."
Ainsi prend fin le règne des Dananns,
Pourtant leur présence n’a jamais été réfutée...
Glossaire
Tous les mots suivis d’un astérisque " * ", sont expliqués ci dessous.
Érin, désormais appelée Irlande ou Eire, a porté pas moins de quatorze noms. D’abord Terre des forêts, elle devint ensuite Inis Ealga qui signifie Terre des nobles ; mais son nom changea rapidement pour devenir Terre du bout du monde, puis Champs du destin. Enfin elle finit par prendre le nom des dieux ou des peuples qui s’y installèrent : elle devint Érin en l’honneur de l’immortelle déesse, et Irlande en l’honneur d’Ir, premier mortel qui y fut enterré.
Fir Bolg, race d’habitants légendaires d’Irlande, qui habitèrent le pays avant les Tuatha dé Dananns. Ils pourraient représenter la population préceltique véritable du pays.
Les Fomoires[/i], race de démons qui avaient leurs quartiers généraux sur l’île Tory. Ils combattirent les différents peuples qui se succédèrent sur l’île d’Érin. Certains d’entre eux n’avaient qu’une seule main et un seul pied. Le sens de leur nom est peut-être donné par le préfixe fo, "sous", et une racine signifiant quelque chose comme "démon".
Milésiens, le terme que l’on applique aux habitants gaéliques d’Irlande, les derniers envahisseurs du pays avant les temps historiques.
Provinces, il existait cinq provinces en Irlande : le Connacht, l’Ulster, le Munster du Nord, le Munster du Sud, et le Leinster. Toutes étaient dirigées par un roi, qui dépendait lui-même de l’autorité suprême du roi des Rois qui siégeait à Tara.
Sidhe, terre des fées.
Tara, colline au centre de l’Irlande, à l’origine un lieu de sépulture. Une allée couverte datant de 2100 av. JC y a été découverte. Elle devint à son heure un lieu de résidence royale. Selon les auteurs du moyen-âge, se tenait là le siège du roi suprême aux temps anciens. Elle peut avoir été considérée comme un bastion (ouvrage fortifié formant saillie) contre les forces de l’autre monde.
Tir na n’og, le pays de la jeunesse. Dans ce pays l’on était censé rester jeune éternellement. Il se trouvait quelque part dans l’Atlantique.